Mais qu'est-ce qui se cache derrière ce terme barbare et anglophone qu'est le "derushage", activité à laquelle je viens une nouvelle fois de me livrer au cours des six dernières heures ? Un petit billet s'impose pour se familiariser avec l'univers de la video et vous en faire découvrir les différentes facettes.
Le rush, par définition, c'est une séquence vidéo, un plan de quelques secondes ou de quelques minutes. Une pièce du grand puzzle final qu'on a pris le soin de tourner en extérieur ou en intérieur. A la pêche au rush, je rentre souvent de tournage avec une bonne moisson. La moyenne s'évaluant à une grosse centaine pour une journée de travail.
Le derushage consiste donc à trier, couper et classer tous ces bouts de film avant de s'attaquer au montage. Opération quelque peu propice à une certaine lobotomie cérébrale quand on la pratique sans interruption. Dans l'ordre on charge le rush, on coupe les bouts qui ne servent à rien puis on le convertit avant de l'enregistrer dans un nouveau dossier. Dossier évidemment différent du dossier source, sous peine de risquer un effacement accidentel de ceux-ci le jour où on se débarrasse des originaux. La précision peut prêter à rire mais je parle en connaissance de cause puisque cela m'est malheureusement arrivé il y a quinze jours.
"Pourquoi convertir les fichiers?" me demande-t-on dans le fond. Excellente question. Eh bien je dois reconnaître que mes moyens matériels n'égalent malheureusement pas encore la passion que je mets à réaliser mes films. Aussi m'est-il impossible de travailler des rushs en haute définition (AVCHD) directement sur mon petit ordinateur portable. L'idéal serait de posséder un superbe PC six coeurs avec une carte graphique du tonnerre et une RAM turbinant à la vitesse du son. C'est loin d'être le cas. Du coup je dois convertir mes images en un format *.avi plus classique mais encore largement satisfaisant pour pouvoir monter l'émission et les films. Un jour viendra où je posséderai mon studio de montage, avec écran 170cm haute définition, fauteuil en cuir monté sur roulettes et enceintes home-cinema crachant du son digital. Un beau rêve qui nécessite encore de longues années de travail !
Alors bref aujourd'hui j'ai dérushé. J'ai dérushé les dernières images pas encore traitées de Carnets de Rando, à savoir celles de RandoLive en Chartreuse et du Colorado Provençal dans le Luberon. Voilà qui clôture une quatrième journée de boulot derrière l'ordinateur.
A qui en douterait encore : non, être auteur-voyageur ne signifie pas se promener tout le temps dans des endroits extraordinaires !